Tathata, qui signifie "telle ou telle", est un mot parfois utilisé principalement dans le bouddhisme mahayana pour signifier "réalité" ou la réalité. Il est entendu que la vraie nature de la réalité est ineffable, au-delà de la description et de la conceptualisation. La "telle" est donc délibérément vague pour nous empêcher de la conceptualiser.
Vous pourriez reconnaître que tathata est la racine de Tathagata, qui est un terme alternatif pour "Bouddha". Tathagata était le terme que le Bouddha historique utilisait le plus souvent pour se désigner lui-même. Tathagata peut signifier soit "celui qui est ainsi venu", soit "celui qui est ainsi parti". Il est parfois traduit par "celui qui est tel".
On comprend parfois que la tathata est à la base de la réalité et que l'apparition de choses dans le monde phénoménal sont des manifestations de la tathata. Le mot tathata est parfois utilisé de manière interchangeable avec sunyata ou vacuité. Bien que tous les phénomènes soient vides (sunyata) d'essence de soi, ils sont également saturés (tathata). Ils sont "pleins" de la réalité elle-même, de tout.
Les origines de la tathata
Bien que le terme soit associé au Mahayana, la tathata n'est pas inconnue dans le bouddhisme Theravada. "Ce genre" apparaît de temps en temps dans le Canon Pali.
Au début du Mahayana, tathata est devenu un terme pour dharmas . Dans ce contexte, un dharma est une manifestation de la réalité, qui est une façon de dire "être". Le Sutra du cœur nous dit que tous les dharmas, tous les êtres, sont des formes de vide (sunyata). C’est la même chose que de dire que tous les dharmas sont des formes de ce genre. En tant que tels, tous les dharmas, tous les êtres sont les mêmes. Mais en même temps, les dharmas ne sont pas identiques à ceux-là, car leurs manifestations et leurs fonctions diffèrent.
C’est une expression de la philosophie de Madhyamika, une pierre angulaire du Mahayana. Le philosophe Nagarjuna a expliqué que Madhyamika était un moyen terme entre affirmation et négation; entre dire que les choses existent et dire qu'elles n'existent pas. Et la myriade de choses, dit-il, ne sont ni un ni plusieurs. Voir aussi "Les deux vérités".
Tel dans le zen
Dongshan Liangjie (807-869; en japonais, Tozan Ryokai) est l'un des fondateurs de l'école chinoise Caodong qui s'appellera Soto Zen au Japon. Il existe un poème attribué à Dongshan appelé "Le chant du précieux miroir Samadhi" qui est encore mémorisé et scandé par les pratiquants du zen Soto. Cela commence:
L'enseignement de cet état de fait a été intimement communiqué par les bouddhas et les ancêtres.
Maintenant vous l'avez, alors gardez-le bien.
Remplir un bol d'argent avec de la neige,
cacher un héron au clair de lune
Considérés comme similaires, ils ne sont pas identiques;
quand vous les mélangez, vous savez où ils sont. [San Francisco Zen Center traduction]
"Maintenant, vous l'avez, alors gardez-le bien" nous dit que tel est déjà présent. «Intimement communiquée» fait référence à la tradition zen qui consiste à transmettre directement le dharma, en dehors des sutras, d’élève à enseignant. "Considérés comme similaires, ils ne sont pas les mêmes", sont deux dharmas et ne sont pas identiques. "Quand vous les mélangez, vous savez où ils sont." Ils sont connus par la fonction et la position.
Plus tard dans le poème, Dongshan a déclaré: "Vous ne l'êtes pas, en vérité, c'est vous." Dans Zen Masters, édité par Steven Heine et Dale Wright (Oxford University Press, 2010), Taigen Dan Leighton, professeur de zen, écrit que "c'est" une "expérience totalement inclusive, intégrant tout". "C’est" la totalité de l’être, mais en tant qu’individus, nous ne pouvons pas prétendre personnellement les englober. " la nature, dont tout 'je' est simplement une expression partielle particulière ", a déclaré Taigen Leighton.
Dongshan est connu pour un enseignement plus avancé appelé les Cinq Rangs, qui explique les liens entre la réalité absolue et la réalité relative et qui est considéré comme un enseignement important dans ce domaine.
