Deux histoires
L’histoire du taoïsme - comme celle de n’importe quelle tradition spirituelle - est une imbrication d’événements historiques officiellement enregistrés et la transmission de l’expérience interne révélée par ses pratiques. D'une part, nous assistons au déploiement, dans l'espace et dans le temps, des différentes institutions et lignages du taoïsme, de ses communautés et de ses maîtres, de ses ermites et de ses montagnes sacrées. D'autre part, nous avons la transmission de «l'esprit de Tao» - l'essence de l'expérience mystique, la vérité vivante réelle qui est le cœur de chaque chemin spirituel qui se produit en dehors de l'espace et du temps. . Les premiers peuvent être enregistrés, débattus et écrits sur dans des articles tels que celui-ci. Ce dernier reste plus insaisissable - quelque chose au-delà du langage, à expérimenter de manière non conceptuelle, le "mystère des mystères" évoqué dans divers textes taoïstes. Ce qui suit est simplement un rendu de certains des événements historiques importants enregistrés par le taoïsme.
Dynasties Hsia (2205-1765 AEC) et Shang (1766-1121 AEC) et Western Chou (1122-770 AEC)
Bien que les premiers textes philosophiques du taoïsme - Laozi s Daode Jing - ne paraissent pas avant la période du printemps et de l’automne, les racines du taoïsme se trouvent dans les cultures tribales et chamaniques des La Chine, qui s’est installée le long du fleuve Jaune environ 1500 ans avant cette date. Les wu sha les chamans de ces cultures étaient capables de communiquer avec l'esprit des plantes, des minéraux et des animaux; entrer dans des états de transe dans lesquels ils ont voyagé (dans leurs corps subtils) vers des galaxies lointaines ou profondément dans la terre; et servir d'intermédiaire entre les royaumes humain et surnaturel. Bon nombre de ces pratiques trouveraient plus tard une expression dans les rituels, les cérémonies et les techniques d’alchimie intérieure de diverses lignées taoïstes.
Les racines chamaniques du taoïsme
La période de printemps et d'automne (770-476 AEC)
L'écriture sainte taoïste la plus importante - Laozi s Daode Jing a été écrite au cours de cette période. Le Daode Jing (également orthographié Tao Te Ching ), ainsi que le Zhuangzi (Chuang Tzu) et le Liezi, constituent les trois textes centraux de ce que l'on appelle daojia ou taoïsme philosophique. Les spécialistes s'interrogent sur la date exacte de composition du Daode Jing et sur le point de savoir si Laozi (Lao Tzu) était son seul auteur ou si le texte résultait d'un effort de collaboration. Quoi qu’il en soit, les 81 vers de Daode Jing préconisent une vie de simplicité, vécue en harmonie avec les rythmes du monde naturel. Le texte explore également les moyens par lesquels les systèmes politiques et les dirigeants pourraient incarner ces mêmes qualités vertueuses, en proposant une sorte de "leadership éclairé".
Laozi - Le fondateur du taoïsme
Laozi s Daode Jing (traduction de James Legge)
La période des Royaumes combattants (475-221 AEC)
Cette période de «guerres intestines» a donné naissance aux deuxième et troisième textes centraux du taoïsme philosophique: le Zhuangzi (Chuang Tzu) et le Leizi (Lieh Tzu), du nom de leurs auteurs respectifs. Une différence marquée entre la philosophie de ces textes et celle de Laozi dans son Daode Jing est que le Zhuangzi et le Leizi suggèrent, peut-être en réponse au comportement souvent sauvage et contraire à l'éthique des dirigeants politiques de l'époque. - un retrait de toute implication dans les structures politiques, en faveur de la vie d'un ermite ou d'un solitaire taoïstes. Tandis que Laozi semblait plutôt optimiste quant à la possibilité que des structures politiques reflètent les idéaux du taoïsme, Zhuangzi et Leizi l'étaient nettement moins - exprimant la conviction que se démarquer de toute implication politique était le meilleur et peut-être le seul moyen pour l'initié taoïste de cultiver la longévité physique et un esprit éveillé.
Enseignements et paraboles de Zhuangzi
La dynastie des Han de l'est (25-220 de notre ère)
Durant cette période, nous voyons l'émergence du taoïsme en tant que religion organisée (Daojiao). En 142 de notre ère, l'adepte taoïste Zhang Daoling en réponse à une série de dialogues visionnaires avec Laozi - a établi la «Voie du maître céleste» (Tianshi Dao). Les pratiquants de Tainshi Dao retracent leur lignée à travers une succession de soixante-quatre maîtres, le premier étant Zhang Daoling et le plus récent, Zhang Yuanxian.
Daojia, Daojiao et autres concepts de base taoïstes
Les dynasties Chin (221-207 AEC), Han (206 AEC -219), Trois royaumes (220-265 AEC) et Chin (265 à 420 EC)
Les événements importants pour le taoïsme se déroulant au cours de ces dynasties comprennent:
* L'apparition du fang-shi. C'est sous les dynasties Ch in et Han que la Chine sort de la période de ses Royaumes combattants pour devenir un État unifié. Une implication de cette unification de la pratique taoïste a été l’émergence d’une classe de guérisseurs itinérants appelés fang-shih, ou «maîtres de la formule». Nombre de ces adeptes taoïstes ayant suivi une formation en divination, en phytothérapie et en Les techniques de longévité qigong avaient, pendant la période des Royaumes combattants, principalement servi de conseillers politiques pour les différents hommes d’affaires en conflit. Une fois la Chine unifiée, c’est leur compétence en tant que guérisseurs taoïstes qui était la plus demandée, et donc offerte plus ouvertement.
* Le bouddhisme est importé d'Inde et du Tibet en Chine. Cela commence la conversation qui aboutirait à des formes de taoïsme influencées par le bouddhisme (par exemple, l'École de la réalité complète) et à des formes de bouddhisme influencées par le taoïsme (par exemple, le bouddhisme chan).
* L’émergence de la lignée Shangqing Taoist (Voie de la plus haute clarté). Cette lignée a été fondée par Lady Wei Hua-tsun et propagée par Yang Hsi. Shangqing est une forme de pratique hautement mystique, qui comprend la communication avec les Cinq Shen (les esprits des organes internes), le voyage des esprits vers les royaumes célestes et terrestres, et d'autres pratiques visant à réaliser le corps humain en tant que lieu de rencontre du Ciel et de la Terre. Terre.
Les cinq shen
Shangqing Taoism
* La fondation de la tradition Ling-bao (Voie du trésor numineux). Les diverses liturgies, codes de moralité et pratiques trouvés dans les Écritures Ling-bao apparues aux IVe et Ve siècles de l'ère chrétienne - ont formé la fondation d'un taoïsme organisé. De nombreux textes et rituels Ling-bao (par exemple, ceux qui composent les rites du matin et du soir) sont encore pratiqués dans les temples taoïstes.
* Le premier Daozang. Le canon officiel taoïste - ou recueil de textes et d'écritures philosophiques taoïstes - s'appelle le Daozang. Il y a eu un certain nombre de révisions du Daozang, mais la première tentative de créer une collection officielle d'écritures taoïstes a eu lieu en 400 de notre ère.
PrecLingbao Préceptes et Vœux Taoïstes
La dynastie des Tang (618-906 de notre ère)
C'est pendant la dynastie Tang que le taoïsme devient la «religion d'État» officielle de la Chine et, à ce titre, est intégré au système judiciaire impérial. C'était aussi l'époque du deuxième Daozang, une extension du canon officiel taoïste, ordonné (en 748) par l'empereur Tang Xuan-Zong.
Des débats organisés par la cour entre des érudits / praticiens taoïstes et bouddhistes ont donné naissance à l’école Twofold Mystery (Chongxuan), dont le fondateur est Cheng Xuanying. Que ce soit ou non cette forme de pratique taoïste était une lignée à part entière - ou plus simplement un style d'exégèse - est un sujet de débat entre historiens. Dans les deux cas, les textes qui y sont associés portent les marques d'une profonde rencontre avec la doctrine bouddhiste des deux vérités et de son incorporation.
La dynastie Tang est peut-être la plus connue en tant que haut lieu des arts et de la culture chinois. Cette floraison d'énergie créatrice a donné naissance à de nombreux grands poètes, peintres et calligraphes taoïstes. Dans ces formes d'art taoïstes, nous trouvons une esthétique cohérente avec les idéaux de simplicité, d'harmonie et de syntonisation avec la beauté et la puissance du monde naturel.
Qu'est-ce que l'immortalité? Cette question retint de plus en plus l'attention des praticiens taoïstes de cette époque, ce qui entraîna une distinction plus nette entre les formes d'alchimie «externe» et «interne». Les pratiques d’alchimie externe impliquaient l’ingestion d’élixirs à base de plantes ou de minéraux, dans l’espoir de prolonger la vie physique, c’est-à-dire de devenir «immortels» en assurant la survie du corps physique. Ces expériences ont souvent entraîné la mort par empoisonnement. (Un résultat plutôt ironique compte tenu de l'intention de la pratique.) Les pratiques d'alchimie interne se concentraient davantage sur la culture de l'énergie interne - les «Trois trésors» - comme moyen non seulement de transformer le corps, mais aussi et, plus important encore, accéder à «l'esprit de Tao», cet aspect du pratiquant qui transcende la mort du corps.
Les "Trois Treausres" de l'Alchimie Interne
ELes huit immortels taoïstes
Qu'est-ce que l'immortalité?
Po Poésie Taoïste
La période des cinq dynasties et des dix royaumes (906-960 de notre ère)
Cette période de l'histoire de la Chine est marquée, encore une fois, par une pléthore inquiétante de bouleversements politiques et de chaos. Un résultat intéressant de cette tourmente a été qu'un bon nombre d'érudits confucéens ont «embarqué» et sont devenus des ermites taoïstes. Dans ces pratiquants uniques, se mêlaient l'éthique confucéenne, un engagement taoïste à une vie simple et harmonieuse (en dehors de l'agitation de la scène politique) et des techniques de méditation inspirées du bouddhisme Chan.
PracticePratique de méditation simple
MindBuddhist Mindfulness & Qigong Practice
Dynastie Song (960-1279)
Le «troisième Daozang» de CE 1060 - comprenant 4500 textes est un produit de cette époque. La dynastie Song est également connue sous le nom d '«ère dorée» de la pratique de l'alchimie interne. Les trois principaux adeptes taoïstes associés à cette pratique sont:
* Lu Dongbin, qui est l'un des huit immortels, et est considéré comme le père de la pratique de l'alchimie intérieure.
Alchimie Interne.
* Chuang Po-tuan - l'un des plus puissants praticiens de l'alchimie intérieure taoïste, connu pour son double accent sur la culture du corps (via la pratique de l'alchimie intérieure) et de l'esprit (via la méditation).
Comprendre la réalité: Un classique alchimique taoïste is manuel de pratique de Chuang Po-tuan, traduit par Thomas Cleary.
* Wang Che (alias Wang Chung-yang) fondateur de la Quanzhen Tao (école de réalité complète). La fondation de Quanzhen Tao - la forme monastique principale du taoïsme d’aujourd’hui - peut être considérée comme un prolongement de l’agitation politique de la période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes, qui (comme décrit ci-dessus) a produit des pratiquants influencés par les trois des religions chinoises: taoïsme, bouddhisme et confucianisme. L’école de la réalité complète est centrée sur l’alchimie interne, mais elle inclut également des éléments des deux autres traditions. Wang Che était un élève de Lu Dongbin et de Zhongli Quan.
La dynastie des Ming (1368-1644 de notre ère)
La dynastie Ming a donné naissance, en 1445 de notre ère, au «quatrième Daozang» de 5 300 textes. C'est à cette période que nous assistons à une montée en puissance des rituels et pratiques de magie / sorcellerie taoïstes centrés sur l'augmentation du pouvoir personnel (pour le pratiquant ou pour les empereurs Ming). Les pratiques taoïstes sont devenues une partie plus visible de la culture populaire, sous la forme de cérémonies parrainées par l'État, ainsi que via un intérêt accru pour les écritures morales taoïstes et les pratiques de culture physique telles que le qigong et le taiji.
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La dynastie Ching (1644-1911 de notre ère)
Les abus de la dynastie Ming ont donné lieu à une sorte de «réflexion critique» associée à la dynastie Ching. Cela incluait une renaissance, au sein du taoïsme, de pratiques plus contemplatives, dont le but était de cultiver la quiétude et l'harmonie mentale - plutôt que le pouvoir personnel et les capacités occultes. De cette nouvelle orientation découle une forme d'alchimie intérieure associée à l'adepte taoïste Liu I-Ming, qui comprend le processus de l'alchimie intérieure comme étant essentiellement psychologique. Tandis que Chuang Po-tuan accordait une importance égale à la pratique physique et mentale, Liu I-Ming estimait que les bénéfices physiques étaient toujours simplement un sous-produit de la culture mentale.
PracticePratique du sourire intérieur
TrainingFormfulness Training & Qigong Practice
La période nationaliste (1911-1949) et la République populaire de Chine (1949-présent)
Au cours de la période de la révolution culturelle chinoise, de nombreux temples taoïstes ont été détruits et des moines, des nonnes et des prêtres taoïstes ont été emprisonnés ou envoyés dans des camps de travail. Dans la mesure où le gouvernement communiste considérait les pratiques taoïstes comme une forme de «superstition», ces pratiques étaient interdites. En conséquence, la pratique taoïste sous ses formes publiques a été pratiquement supprimée, en Chine continentale. À la même époque, la médecine chinoise - dont les racines remontent à la pratique taoïste - a subi une systématisation parrainée par l’État, qui a eu pour résultat la médecine traditionnelle chinoise (MTC), une forme de la médecine divorcée en grande partie de son esprit. les racines. Depuis 1980, la pratique taoïste fait à nouveau partie du paysage culturel chinois et s’est largement répandue dans des pays bien au-delà des frontières de la Chine.
MedicineMédecine chinoise: MTC et styles à cinq éléments
Qu'est-ce que l'acupuncture?
Références et lectures suggérées
- Maspero, Henri. Taoïsme et religion chinoise . Amherst: Presses de l'Université du Massachusetts, 1981.
- Miller, James. Daoism : Une introduction courte . Oxford: One World Publications, 2003.
- Needham, Joseph. Science et civilisation en Chine . Cambridge: Cambridge University Press, 1976 et 1983.
- Wong, Eva. Le Shambhala Guide du taoïsme . Boston: Shambhala Publications, 1997.
