Prajna est sanskrit pour "sagesse". Panna est l'équivalent Pali, plus souvent utilisé dans le bouddhisme Theravada. Mais qu'est-ce que la "sagesse" dans le bouddhisme?
Le mot anglais sagesse est lié à la connaissance. Si vous recherchez le mot dans les dictionnaires, vous trouverez des définitions telles que "connaissances acquises par l'expérience"; "faire preuve de bon jugement"; "savoir ce qui est approprié ou raisonnable." Mais ce n'est pas exactement la "sagesse" au sens bouddhiste.
Cela ne veut pas dire que la connaissance n'est pas importante, aussi. Le mot le plus commun pour la connaissance en sanskrit jis jnana . Jnana est une connaissance pratique du fonctionnement du monde. la science médicale ou l'ingénierie seraient des exemples de Jnana.
Cependant, la "sagesse" est autre chose. Dans le bouddhisme, la "sagesse" consiste à réaliser ou à percevoir la vraie nature de la réalité; voir les choses telles qu'elles sont, pas telles qu'elles apparaissent. Cette sagesse n'est pas liée à la connaissance conceptuelle. Il doit être intimement expérimenté pour être compris.
Prajna est aussi parfois traduit par "conscience", "perspicacité" ou "discernement".
La sagesse dans le bouddhisme Theravada
Theravada insiste sur le fait de purifier l'esprit des souillures ( kilesas, en pali) et de le cultiver par la méditation ( bhavana ) afin de développer un discernement ou une pénétration des «Trois marques de l'existence» et des «Quatre nobles vérités». C'est le chemin de la sagesse.
Réaliser le sens complet des trois marques et des quatre nobles vérités, c'est percevoir la vraie nature de tous les phénomènes. Le Bouddhaghosa, érudit du Ve siècle, a écrit (VisuddhimaggaXIV, 7): «La sagesse pénètre dans les dharmas en tant que tels. Elle disperse les ténèbres de l'illusion, qui recouvre l'être propre des dharmas. " (Dharma dans ce contexte signifie "manifestation de la réalité".)
La sagesse dans le bouddhisme mahayana
La sagesse en Mahayana est liée à la doctrine du sunyata, le "vide". La perfection de la sagesse ( prajnaparamita ) est la réalisation personnelle, intime et intuitive de la vacuité des phénomènes.
La vacuité est une doctrine difficile souvent confondue avec le nihilisme. Cet enseignement ne dit pas que rien n'existe; il dit que rien n'a une existence indépendante ou autonome. Nous percevons le monde comme un ensemble de choses fixes et distinctes, mais c'est une illusion.
Ce que nous considérons comme des éléments distinctifs sont des composés temporaires ou des assemblages de conditions que nous identifions à partir de leur relation avec d'autres assemblages de conditions temporaires. Cependant, en regardant de plus près, vous constatez que tous ces assemblages sont interconnectés avec tous les autres assemblages.
Ma description préférée du vide est celle de l'enseignant de Zen, Norman Fischer. Il a dit que le vide fait référence à la réalité déconstruite. "En fin de compte, tout n'est qu'une désignation", a-t-il déclaré. "Les choses ont une sorte de réalité dans leur nom et leur conceptualisation, mais sinon, elles ne sont pas réellement présentes."
Pourtant, il existe un lien: "En fait, le lien est tout ce que vous trouvez, sans aucune chose qui soit connectée. C’est la minutie même du lien - il n’ya pas de trous ou de bosses dedans - seulement le lien constant - tout est vide et connecté, ou vide parce que connecté. Le vide est la connexion. "is
Comme dans le bouddhisme Theravada, dans le Mahayana, la "sagesse" est réalisée à travers le discernement intime et expérimenté de la réalité. Avoir une compréhension conceptuelle de la vacuité n'est pas la même chose, et simplement croire en une doctrine de la vacuité n'est même pas proche. Lorsque la vacuité est réalisée personnellement, cela change la façon dont nous comprenons et faisons l'expérience de tout, c'est la sagesse.
La source
- "Quelques mots sur le vide"
