Le deuxième précepte bouddhiste est souvent traduit par "ne pas voler". Certains enseignants bouddhistes préfèrent "pratiquer la générosité". Une traduction plus littérale des premiers textes de Pali est "Je m'engage à ne pas prendre ce qui est donné".
Les Occidentaux pourraient assimiler cela à "tu ne voleras pas" dans les Dix Commandements, mais le Deuxième Précepte n'est pas un commandement et n'est pas compris de la même manière qu'un commandement.
Les préceptes du bouddhisme sont associés à la partie "Action juste" du Sentier Octuple. Le Sentier Octuple est le sentier de discipline enseigné par le Bouddha pour nous guider vers l'illumination et la libération de la souffrance. Les préceptes décrivent l'activité de sagesse et de compassion dans le monde.
Ne suivez pas les règles
La plupart du temps, nous considérons l'éthique comme une transaction. Les règles d'éthique nous disent ce qui est permis dans nos interactions avec les autres. Et la "permission" suppose qu'il y a quelqu'un ou quelque chose d'autre dans l'autorité - la société, ou peut-être Dieu - qui va nous récompenser ou nous punir pour avoir enfreint les règles.
Lorsque nous travaillons avec des préceptes, nous comprenons que "soi" et "autre" sont des illusions. L'éthique n'est pas une transaction et il n'y a rien d'extérieur à nous qui agisse en tant qu'autorité. Même le karma n'est pas exactement le système cosmique de récompense et de punition que certains pensent.
Cela nécessite de travailler avec vous-même à un niveau très profond et intime, d'évaluer honnêtement vos propres motivations et de réfléchir profondément à la manière dont vos actions affecteront les autres. Cela contribue à nous ouvrir à la sagesse, à la compassion et à l'illumination.
Qu'est-ce que "ne pas voler"?
Regardons voler spécifiquement. Les lois définissent généralement le "vol" comme prenant quelque chose de valeur sans le consentement du propriétaire. Mais il existe des types de vols qui ne sont pas nécessairement couverts par les codes pénaux.
Il y a des années, je travaillais pour une petite entreprise dont le propriétaire était, disons, éthiquement contesté. J'ai vite remarqué que tous les quelques jours, elle renvoyait notre fournisseur de support technique et en engageait un nouveau. Il s’est avéré qu’elle profitait des offres d’introduction à l’essai de tant de jours de service gratuit. Dès que les jours libres seraient épuisés, elle trouverait un autre vendeur "gratuit".
Je suis sûr que dans son esprit - et selon la loi - elle ne volait pas; elle profitait juste d'une offre. Mais il est juste de dire que les techniciens en informatique n’auraient pas fourni de la main-d’œuvre gratuite s’ils savaient que le propriétaire de la compagnie n’avait pas l’intention de leur donner un contrat, aussi bon soit-il.
C'est la faiblesse de l'éthique en tant que transaction. Nous expliquons pourquoi il est acceptable d'enfreindre les règles. Tout le monde le fait. Nous ne nous ferons pas prendre. Ce n'est pas illégal.
Éthique éclairée
Toutes les pratiques bouddhistes reviennent aux Quatre Nobles Vérités. La vie est dukkha (stressante, impermanente, conditionnée) parce que nous vivons dans un brouillard d’illusion sur nous-mêmes et sur le monde qui nous entoure. Nos opinions erronées nous font créer des problèmes pour nous-mêmes et pour les autres. La voie de la clarté est le chemin de la clarté et de l’arrêt des problèmes. Et la pratique des préceptes fait partie du chemin.
Pratiquer le deuxième précepte, c'est prendre soin de nos vies. En prêtant attention, nous réalisons que ne pas prendre ce qui n'est pas donné ne consiste pas seulement à respecter la propriété des autres. Ce deuxième précepte pourrait également être considéré comme une expression de la perfection du don. Pratiquer cette perfection requiert une habitude de générosité qui n'oublie pas les besoins des autres.
Nous pourrions essayer davantage de ne pas gaspiller les ressources naturelles. Vous gaspillez de la nourriture ou de l'eau? Causer plus d'émissions de gaz à effet de serre qu'il n'est nécessaire? Utilisez-vous des produits en papier recyclé?
Certains enseignants disent que pratiquer le deuxième précepte, c'est pratiquer la générosité. Au lieu de penser, que puis-je ne pas prendre, nous pensons, que puis-je donner? Quelqu'un d'autre pourrait réchauffer ce vieux manteau que vous ne portez plus, par exemple.
Pensez aux moyens de prendre plus que ce dont vous avez besoin pourrait priver quelqu'un d'autre. Par exemple, là où j'habite, chaque fois qu'une tempête hivernale arrive, les gens se précipitent à l'épicerie pour acheter assez de nourriture pour une semaine, même s'ils ne resteront probablement plus que quelques heures chez eux. Quelqu'un qui vient plus tard et qui a vraiment besoin d'épicerie trouve les étagères du magasin vides. Une telle accumulation est exactement le genre de problème qui vient de nos points de vue erronés.
Pratiquer les préceptes, c'est aller au-delà de la réflexion sur ce que les règles nous permettent de faire. Cette pratique est plus difficile que de simplement suivre les règles. Lorsque nous sommes attentifs, nous réalisons que nous échouons. Beaucoup. Mais c’est ainsi que nous apprenons et cultivons la conscience de l’illumination.
