Vous avez entendu parler du zen. Vous avez peut-être même eu des moments zen, des moments de perspicacité et un sentiment de connexion et de compréhension qui semblent sortir de nulle part. Mais qu'est-ce que le zen?
La réponse érudite à cette question est que le Zen est une école de bouddhisme Mahayana qui est apparue en Chine il y a environ 15 siècles. En Chine, on l'appelle le bouddhisme Ch'an . Ch'an est la traduction chinoise du mot sanskrit dhyana, qui fait référence à un esprit absorbé par la méditation. "Zen" est le rendu japonais de Ch'an. Le zen s'appelle Thien au Vietnam et Seon en Corée. Dans n'importe quelle langue, le nom peut être traduit par "bouddhisme de méditation".
Certains érudits suggèrent que le zen ressemblait à l'origine à un mariage du taoïsme et du bouddhisme mahayana traditionnel, dans lequel les pratiques méditatives complexes du mahayana rencontraient la simplicité sans faille du taoïsme chinois pour produire une nouvelle branche du bouddhisme connue dans le monde entier.
Sachez que le zen est une pratique complexe avec de nombreuses traditions. Dans cette discussion, le terme "Zen" est utilisé dans un sens général, pour représenter toutes les écoles.
Une brève histoire du zen
Le zen a commencé à devenir une école distincte du bouddhisme Mahayana lorsque le sage indien Bodhidharma (environ 470-543) enseigna au monastère de Shaolin en Chine. (Oui, c'est un endroit réel et, effectivement, il existe un lien historique entre le kung-fu et le zen.) À ce jour, Bodhidharma s'appelle le premier patriarche du zen.
Les enseignements de Bodhidharma ont exploité certains développements déjà en cours, tels que la confluence du taoïsme philosophique avec le bouddhisme. Le taoïsme a si profondément marqué le début du zen que certains philosophes et textes sont revendiqués par les deux religions. Les premières philosophies mahayana de Madhyamika (vers le troisième siècle de notre ère) et de Yogacara (vers le troisième siècle de notre ère) ont également joué un rôle important dans le développement du zen.
Sous le sixième patriarche, Huineng (638 713 ap. J.-C.), le Zen a perdu la plupart de ses vestiges indiens, devenant de plus en plus chinois et de plus en plus comme le Zen auquel nous pensons maintenant. Certains considèrent Huineng, et non Bodhidharma, comme le véritable père du zen, car sa personnalité et son influence sont encore ressenties dans le zen. Le mandat de Huineng était au début de ce qu'on appelle encore l'âge d'or du zen. Cet âge d'or a prospéré à la même période que la dynastie Tang de Chine, 618-907 après JC, et les maîtres de cet âge d'or parlent toujours du présent à travers des histoires et des koans.
Au cours de ces années, le Zen s'est organisé en cinq "maisons" ou cinq écoles. Deux de ces écoles, appelées en japonais les écoles Rinzai et Soto, existent toujours et se distinguent l'une de l'autre.
Le zen a été transmis au Vietnam très tôt, peut-être dès le VIIe siècle. Une série d'enseignants ont amené le Zen en Corée à l'âge d'or. Eihei Dogen (1200-1253) n'était pas le premier professeur de zen au Japon, mais il a été le premier à établir une lignée qui existe encore à ce jour. L’Occident s’intéresse au zen après la Seconde Guerre mondiale et ce dernier est désormais bien implanté en Amérique du Nord, en Europe et ailleurs.
Comment le zen se définit
Définition de Bodhidharma:
"Une transmission spéciale en dehors des Écritures;
Aucune dépendance sur les mots et les lettres;
Indiquant directement l'esprit de l'homme;
Voir dans sa nature et atteindre la boddhéité. "
On dit parfois que le zen est "la transmission face à face du dharma en dehors des sutras". Le dharma fait référence aux enseignements et aux sutras, dans un contexte bouddhiste, sont des textes sacrés ou des écritures sacrées, dont beaucoup sont considérés comme des transcriptions des enseignements oraux du Bouddha. Tout au long de l'histoire du zen, les enseignants ont transmis aux étudiants leur réalisation du dharma en travaillant avec eux face à face. Cela rend la lignée des enseignants critique. Les véritables professeurs zen peuvent retracer leur lignée d'enseignants jusqu'à Bodhidharma, et avant cela au Bouddha historique, et même à ces Bouddhas avant le Bouddha historique.
Certes, de grandes parties des cartes de lignage doivent être prises avec foi. Mais si quelque chose est considéré comme sacré dans le zen, ce sont les lignées des enseignants. À de très rares exceptions près, se faire passer pour un "enseignant zen" sans avoir reçu la transmission d'un autre enseignant est considéré comme une grave souillure du zen.
Le zen est devenu extrêmement branché ces dernières années et il est conseillé aux personnes sérieusement intéressées de se méfier de quiconque se proclamant ou prétendant être un "maître zen". L'expression "maître zen" est rarement entendue à l'intérieur du zen. Le titre "maître zen" (en japonais, zenji ) n'est donné qu'à titre posthume. Dans le zen, les enseignants zen vivants sont appelés «enseignants zen» et un enseignant particulièrement vénérable et aimé est appelé roshi, ce qui signifie «vieil homme».
La définition de Bodhidharma dit également que le zen n'est pas une discipline intellectuelle que vous pouvez apprendre des livres. Au lieu de cela, c'est une pratique d'étudier l'esprit et de voir dans sa nature. Le principal outil de cette pratique est zazen.
Zazen
La pratique de la méditation zen, appelée zazen en japonais, est le cœur du zen. Le zazen quotidien est le fondement de la pratique zen.
Vous pouvez apprendre les bases de zazen à partir de livres, de sites Web, de vidéos et de vidéos. Cependant, si vous êtes sérieux au sujet de la pratique régulière de zazen, il est important de passer du temps avec d'autres au moins à l'occasion. la plupart des gens trouvent que s'asseoir avec les autres approfondit la pratique. S'il n'y a pas de monastère ou de centre zen à portée de main, vous pourriez trouver un "groupe assis" de laïcs qui s'assoient zazen ensemble chez quelqu'un.
Comme avec la plupart des formes de méditation bouddhiste, les débutants apprennent à travailler avec leur souffle pour apprendre la concentration. Une fois que votre capacité de concentration a mûri (attendez-vous à ce que cela prenne quelques mois), vous pouvez soit vous asseoir shikantaza, ce qui signifie "rester assis" ou bien étudier avec un professeur de zen.
Pourquoi Zazen est-il si important?
Comme nous le constatons avec de nombreux aspects du bouddhisme, la plupart des gens doivent pratiquer le zazen pendant un certain temps pour l'apprécier. Au début, vous pourriez le considérer principalement comme un entraînement de l'esprit, et bien sûr, c'est le cas. Si vous restez avec la pratique, cependant, votre compréhension des raisons pour lesquelles vous êtes assis changera. Ce sera votre propre voyage personnel et intime, et il se peut qu'il ne ressemble à l'expérience de personne d'autre.
Une des parties de zazen les plus difficiles à comprendre pour la plupart des gens est de rester assis sans objectifs ni attentes, y compris de s’attendre à «s’éclairer». La plupart des gens s'assoient avec des objectifs et des attentes pendant des mois, voire des années, avant que les objectifs ne soient épuisés et enfin, ils apprennent à "rester assis". En chemin, les gens apprennent beaucoup sur eux-mêmes.
Vous pouvez trouver des "experts" qui vous diront que zazen est facultatif dans Zen, mais ces experts se trompent. Cette incompréhension du rôle de zazen provient de la lecture erronée de la littérature zen, ce qui est courant car la littérature zen n'a souvent aucun sens pour les lecteurs soucieux d'alphabétisation. "
Le zen a-t-il un sens?
Ce n'est pas vrai que le Zen n'a aucun sens. Au contraire, "donner un sens" à cela nécessite de comprendre le langage différemment de la façon dont nous le comprenons normalement.
La littérature zen regorge d’échanges vexatoires, tels que "Son sommet ne peut pas être vu" de Moshan, qui défie toute interprétation littérale. Cependant, ces propos ne sont pas aléatoires, dadaïstes. Quelque chose de spécifique est destiné. Comment le comprends-tu?
Bodhidharma a déclaré que le Zen "pointe directement vers l'esprit". La compréhension est acquise par l'expérience intime, pas par l'intellect ou la prose explicite. Les mots peuvent être utilisés, mais ils sont utilisés de manière présentation plutôt que littérale.
Le professeur zen Robert Aitken a écrit dans "The Gateless Barrier":
"Le mode de communication de présentation est très important dans l'enseignement du bouddhisme zen. Ce mode peut être clarifié dans le livre phare de Susanne Langer sur la logique symbolique intitulé" La philosophie dans une nouvelle clé ". Elle distingue deux types de langage: «présentation» et «discursif». La présentation peut être exprimée en mots, mais il peut également s'agir d'un rire, d'un cri, d'un coup ou de tout autre type d'action communicative. C'est une expression poétique et non explicative - l'expression du Zen. Le discursif, au contraire, est prosaïque. et explicatif ... Le discursif a sa place dans un discours zen comme celui-ci, mais il tend à diluer l'enseignement direct. "
Aucune sonnerie de décodeur secrète ne vous aidera à déchiffrer Zenspeak. Après avoir pratiqué pendant un certain temps, en particulier avec un enseignant, vous pouvez comprendre ou ne pas comprendre. Soyez sceptique quant aux explications sur l'étude du koan trouvées sur Internet, qui sont souvent parsemées d'explications académiques douloureusement erronées, car le "savant" a analysé le koan comme s'il s'agissait d'une prose discursive. Les réponses ne seront pas trouvées à travers une lecture et une étude normales; ils doivent être vécus.
Si vous voulez comprendre le zen, vous devez absolument affronter vous-même le dragon dans la grotte.
Le dragon dans la grotte
Partout où le zen s'est établi, il a rarement été une des sectes les plus grandes ou les plus populaires du bouddhisme. La vérité est que c'est un chemin très difficile, en particulier pour les laïcs. Ce n'est pas pour tout le monde.
D'autre part, pour une si petite secte, le Zen a eu un impact démesuré sur l'art et la culture de l'Asie, en particulier en Chine et au Japon. Au-delà du kung-fu et d'autres arts martiaux, le Zen a influencé la peinture, la poésie, la musique, la composition florale et la cérémonie du thé.
En fin de compte, le Zen consiste à se retrouver face à face avec vous-même, de manière très directe et intime. Ce n'est pas facile. Mais si vous aimez les défis, le voyage en vaut la peine.
Sources
- Aitken, Robert. La barrière sans porte . North Point Press, 1991.
